PIERRE PILONCHERY

WALKER

Une installation pour l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon

14 mai- 26 juin 2009

Soirée Vernissage Performance Rencontre mercredi 13 mai 2009 18h

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Photos Thomas Martin, Florence Jaillet

UNE PRESENTATION

Walker se présente sous la forme d'une installation en place durant 6 semaines

à l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines de Lyon.

Il s'agit d'une réponse à l'invitation de Florence Jaillet pour monter une installation autour de l'oeuvre planétaire

" Walker In The Universe, A Global Work"

QUELQUES NOTES PAR L'AUTEUR POUR « WALKER »

Une installation pour le Forum et la Galerie de l'ENSLSH à Lyon

« Walker » se présente sous la forme d'une installation en 3 parties faite d'une surface en papier de 120 m2 de la série Les Publicitages, d'une vidéo-projection grand format du film « A Walker In The Universe » diffusé en boucle, de la diffusion sur plusieurs moniteurs du film « A Walker In The Universe, A Global Work » . L'ensemble est mis en scène dans l'espace du Forum et de la Galerie de l'Ecole Normale Supérieure Lettres et Sciences Humaines à Lyon.

« Walker » occupe l'espace de circulation obligé de l'entrée de l'Ecole Normale Supérieure pour y suspendre très librement une gigantesque tenture de papier obtenue par tissage de bandes découpées dans des catalogues publicitaires. Le commerce comme matériau d'une installation artistique présentée dans un lieu de la ville signal et symbole de circulations des cultures et des savoirs, « ce déplacement des valeurs, cette mise en évidence de la rapidité du flux des images et des informations dans notre époque du tout jetable »' questionnent forcément nos approches de l'idée de communication. C'est peut-être un regard sur les formes d'échanges qui font aujourd'hui « marcher » le monde dans tous les domaines où que ce soit sur la planète.

Mais le temps reste à la fois le premier matériau et le premier sujet de l'installation. La vaste surface de papier déroulée additionne des suites d'instants innombrables pour les réunir en un seul instant par le jeu du tissage de ces milliers de bandes découpées dans des milliers de catalogues publicitaires en une seule surface justement, un peu, pour reprendre une forte image vernienne, comme le maillage des méridiens et des lattitudes dessinés sur le globe. Sur le film  « A Walker In The Universe », projeté en grand format tout à côté de la surface papier dans l'installation, le temps du mouvement de la marche reste statique puisqu'on y voit le walker marcher sans avancer devant un morceau de la surface papier tissé dans les catalogues publicitaires. Sur tous les documents filmés de la projection du film dans le monde³, diffusés sur plusieurs moniteurs dans l'installation, le même temps réel existe dans un contexte et décor différents à chaque intervention. Nous y voyons une mise bout à bout de moments fixés comme une attention préalable à la grande multiplicité du monde qui tous nous contient.

Si dans les installations de la série « Les Visionnages », comme le projet « All The People » actuellement en chantier, le visiteur traverse une nappe sonore produite par les voix superposées de 500 films projetés en même temps donnant à entendre l'effet du doux bourdonnement des insectes en été - c'est la fourmilière humaine avec de temps en temps les voix amplifiées des visiteurs de passage-, le visiteur dans l'installation de l'ENS rencontre simplement la grande tenture de papier qui silencieusement tombe au sol pour s'y étendre de tout son poids accompagnée de la projection grand format du film « A Walker In The Universe » sur lequel on voit la silencieuse marche immobile de l'artiste devant la surface. Pourtant si nous savons ouvrir nos oreilles nous entendrons dans ce Forum un autre bourdonnement, celui des voix mélangées de toutes les personnes traversant cet espace de circulations et d'informations mixées au bruit de fond inévitable à tout lieu que nous traversons², avec, ajoutés proches sur plusieurs moniteurs, les voix et bruits des divers lieux de diffusions dans le monde du film « A Walker In The Universe » ³. Une idée de passage peut-être qui sous-tend l'ensemble de l'installation.

« Walker » offre au regard du passant dans l'espace du Forum et de la Galerie une expérience à vivre sur sa situation dans sa marche au milieu du monde qui l'entoure et le contient, depuis sa réalité la plus simple du quotidien le plus commun que l'on voit imprimé sur les catalogues publicitaires jusqu'à ce qu'il a de plus illimité c'est-à-dire l'univers tout entier qui n'en finit pas d'avancer.

1- Florence Jaillet, « Les papiers périssables de Pierre Pilonchéry », Esse arts+opinions n°64, Montréal, automne 2008.

2- En 1984 John Cage (Silence, La Maison Pleine de Musique) vient rendre visite à l'artiste dans son studio lyonnais.

3- Le film «A Walker In The Universe» est projeté par des acteurs co-auteurs recrutés par internet depuis février 2008 en différents points du monde dans des espaces publics et privés les plus divers et variés parce que tous les lieux que nous traversons méritent notre attention. L'installation «Walker» de l'ENS qui rend compte de ce travail planétaire est donc aussi une oeuvre à compléter pour qui veut participer par sa propre diffusion du film (en téléchargement libre sur le site de l'artiste) qui sera alors ajoutée à celles déjà projetées dans différents lieux du monde tout entier (France, Royaume-Unie, USA, Canada, Chine, Gambie, Allemagne, Russie, Hong-Kong, Espagne, etc...).

© Pierre Pilonchery 2009

Remerciements spéciaux: Florence Jaillet, David Gauthier

remerciements pour les films: